A History of the Family Of Fortescue in All its Branches
Thomas FORTESCUE (Lord) Clermont
1ère édition 1664
2de édition 1880
Sommaire
Sommaire
CHAPITRES DE CET OUVRAGE
retraçant l'histoire de la famille depuis son origine,
sous toutes ses branches anglaises et dont un chapitre traite de la branche normande.
REFACE à la première édition................v
Liste des preuves de noblesse.................xiii Liste des Illustrations............................xv Introduction..........................................1 |
Introduction
La famille des Fortescue, tout comme la plupart de nos anciennes maisons, est d'extraction Normande, et revendique s'être implantée en Angleterre par un compagnon ou un partisan de Guillaume le Conquérant ; connu sous RICHARD LE FORT, ou FORT ESCU comme étant l'auteur de toutes ces branches.
Un ancêtre de ce soldat envahisseur était, comme nous pouvons certainement le supposer, un de ces "loups de mer " danois ou norvégiens qui à peine plus d'un siècle et demi auparavant, sous le commandement de ROLF ou de ROLLON, débarquèrent sur la côte française, se rendirent maîtres de Rouen et de la partie occidentale de la Normandie d'alors ; et qui, trente ans plus tard, aprés la défaite d'un prince breton, étendirent leur territoire vers l'ouest jusqu'à la limite actuelle de la Normandie et de la Bretagne, chassant les autochtones dans cette dernière province, et se partageant entres-eux, aux soldats comme aux chefs les terres laissées vacantes.
La double opération de conquète et de colonisation, fut à la fois rapide et complète ; depuis, cette contrée, reconnue plus tard comme le Côtentin et le Bessin, devint en l'espace de quelques années, bien que la dernière annexée, l'une des plus complètement normanisées, ce qui lui permit, selon les historiens, d'être considérée comme la " Normandie de la Normandie ". (1)
Ici la langue danoise et la religion païenne conservèrent leurs fondations jusqu'à la fin du X° siècle ; de même ici, les rudes chevaliers et barons, fiers de leur sang scandinave, plus pur que dans le reste du Duché et remarquables pour leur indépendance vis à vis du gouvernement de Rouen, étaient accoutumés à se rendre au combat en invoquant "Thor" plutôt que le dieu de leurs compatriotes chrétiens. (2)
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(1) Palgrave's History of Normandy and England, vol. ii. p. 178.
(2) Thierry, conquète de l'Angleterre par les Normands. vol. i p 206, 272.
Sites où les Fortescu possedaient des biens ou des résidences
Sainte-Marie du Mont, Brucheville, Angoville, Francquetot, Pont d’Ouve, Coigny, Isigny, Saint-Lô, Coutances, Le Mesnil-Bus, Saint-Ebremont, Le Hommet, Marchesieux, Bonvouloir, Saint-Fromont, Le Dézert, Valognes, Barfleur, Le Mesnil-Angot, Langlet, Tourneville, Saint Germain de Tournebut, Graignes, Le Chesne, Le Mesnil-Vénéron, Mestry, Nehou, Huberville, Cherbourg, Carentan, La Vieille-Court.
C'était principalement dans la partie septentrionale de cette région, que les historiens spécialistes appellent " la péninsule noble du Côtentin " (1) -- le berceau des familles Anglo-Normandes -- que les ancêtres des Fortescu semblent avoir reçu leurs parts des territoires conquis. C'est ici, en tout cas, qu'il est pour la première fois fait mention du nom ; et c'est aussi ici, à l'intérieur de quelques "associations "??? de la ville de Carentan, que, comme nous le met en évidence une abondante documentation, les Fortescu tenaient de nombreux fiefs, et occupaient de nombreuses résidences depuis les premiers temps.
La vénérable et presque unique tradition, traçant l'origine du nom, et l'établissement de la famille tant en Normandie qu'en Angleterre, se résume comme il s'en suit :
RICHARD (2), surnommé LE FORT, un chevalier Normand, homme très fort et " échanson " (officier d'une maison royale ou seigneuriale dont la fonction était de servir à boire à la table du Prince) du Duc de Normandie, débarqua en Angleterre avec son maître en l'année 1066, et combattant dans la grande bataille de Senlac ou Hastings, sauva le Duc, qui eut trois chevaux tués dessous lui, de la charge de ses assaillants, le protégeant de son bouclier ( écu / escu ).
En rapport avec cet acte de bravoure, Richard (auparavant appelé LE FORT ; il apparaît tel FORT ou FORZ, dans les copies des parchemins sur " Battle Abbey " par Grafton & Holinshed ), était depuis lors connu sous le nom de RICHARD LE FORT ESCU. (fort bouclier / écu), " lequel patronyme" écrit Holinshed " tient son origine de la force de son écu ".
Plus tard, quand l'utilisation des devises fut introduite, les descendants de cette famille, en choisirent une en référence à l'évènement ci-dessus. " FORTE SCUTUM SALUS DUCUM " qui signifie " Un fort écu le salut des chefs ".
La tradition dit en outre, qu'après la conquête, Richard FORT ESCU revint en Normandie, où ses descendants de par un second fils, prospérèrent jusqu'au XVIII° siècle ; laissant derrière lui en Angleterre, son fils ainé, Sir ADAM, qui s'est aussi battu à Hastings et fut l'ancêtre des Fortescu Anglais.
Que l'incident sur le champ de bataille eut ou non quelque fondement dans les faits, nous pouvons probablement considérer le nom de LE FORT comme déjà celui d'un nom de famille plutôt qu'un surnom acquis par ledit Richard.
Il semble avoir été un soldat appartenant à la famille LE FORT, bien connue à l'intérieur et aux alentours du Côtentin dans les temps reculés. De même, un évènement comme celui-ci, dont la devise se réfère, semblerait actuellement avoir pris ses sources dans de moins remarquables circonstances et semble avoir suggéré seulement les deux dernières syllabes du nouveau nom ( ES CU ) et non pas le patronyme en entier.
De quelque manière l'évènement puisse être interprété, il est absolument véridique qu'à compter d'un siècle et demi de l'invasion de l'Angleterre, le nom de FORT ESCU (E) est trouvé de part et d'autre en Normandie et dans le Devonshire ; ce nom n'étant d'évidence pas d'origine locale ou territoriale, il ne peut difficilement provenir autrement que d'un acte personnel, comme celui que la tradition nous a transmise.
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(1) Freeman, Norman conquest, vol i 182. 2de édition
(2) Les généalogistes français le nomment ROBERT ou WILLIAM. ref 042 / p 06
p 448
Familles de Normandie
CHAP. XVI.
Les Fortescu de Normandie.
Il reste encore à considérer une branche des Fortescu, trés éloignée par le fait des années et par la distance séparant les régions dont nous nous sommes déjà occupé. (chapitres précédents sur les branches anglaises, étudiés dans ce même ouvrage); En explorant son origine, nous sommes contraints, une fois de plus, comme dans le cas des familles anglaises, de prendre source dans les zones nuageuses de la tradition.
On se souviendra que si Richard Le Fort, qui vint de Normandie avec Guillaume le Conquérant (William the Conqueror), et combattit à Hastings en 1066, serait retourné en Normandie, laissant son fils ainé, Adam, qui prit le nom de FORT ESCU acquis par son père, et qui aurait fondé dans son pays natal, par un autre fils, une lignée de descendants, formant une famille florissante.
De cette famille française il n'est guère fait mention dans les recherches anglaises que j'ai pu consulter, au plus il y a-t-il quelque généalogie ou description globale. Quelques généalogistes français et écrivains d'histoire locale, toutefois, en font part dans leurs écrits.
La plus ancienne inscription du nom de Fortescu qui m'ait été donné de découvrir est celle d'un mariage célébré en 1244 entre Philippe Emmanuel de CRAMEZEL de Bretagne et Louise de FORTESCU, conservé par La Chesnaye Des Bois. (1)
Monsieur de Magny, directeur de la Bibliothèque Héraldique de Paris, et éditeur du "Nobiliaire de Normandie ", publié par une société de généalogistes, m'a fourni de précieuses informations sur le sujet ; dont je citerai quelques extraits. Il montre que la tradition perpetuée en France ressemble dans les grandes lignes à celle en cours dans les familles anglaises depuis les temps reculés; cela est dù au fait que l'auteur du nom passa de Normandie en Angleterre avec Guillaume Duc de Normandie "Le Conquérant" et combattit à la bataille d'Hastings. Depuis lors ses descendants en France sont nés sous le nom de FORTESCU.
De même, Mr de Belleval dans son livre "Azincourt " (2), écrit dans le même sens au sujet de "GUILLAUME FORTESCU ", tué à Azincourt en 1415, soit "Fortescu, famille normande connue depuis Robert le Fort, surnommé Fortescu, compagnon de Guillaume de Normandie 1066."
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(1) La Chesnaye des Bois, dictionnaire de la Noblesse, Paris, 1770, vol. v. p.287, enregistre ainsi le mariage : -- " Philippe Emmanuel de Cramezel de Bretagne né en 1226, marié en 1244 à Louise de Fortescu d'une maison trés ancienne qui a donné des chanceliers d'Angleterre. Il en eut Emmanuel Philippe de Cramezel."
(2) Azincourt, de Belleval, 8vo., 1865, Paris.
P 449
" Le nom des fires Fortefcu, alias Fortefcue, Fortecu, olim Fortefcot, Fortefcut, eft inconteftablement l'un des plus nobles, et des plus renommés de l'ancienne Normandie; une longue tradition chevalerefque s'attache à ce nom antique.
" La race des Fortefcu a d'autant plus de mérite aux yeux d'un héraldifte, qu'elle négligea de porter un nom de terre, furnom pompeux qui n'était pour les nouveaux venus du XVe fiècle qu'un moyen fpécieux pour déguifer la pauvreté de leur extraction plébéienne.
Les Fortefcu, comme les Bauvet, les Marefcot, les Baudran, les Chabot, les Tournemine, etc. confervèrent tout fimplement leur nom du Xe. au XVe Siècle, et dans les suivants on les voit toujours figurer fous le fimple nom de Fortefcu, à la bataille de Haftings (1066), à la croisade de Robert Courte-heuze, et de Godefroy de Bouillon (1) à la cour fouveraine de l'Echiquier de Normandie (1388-92), sous la domination Anglaife ( Règne de Henri VI. d'Angleterre, et de Charles VII. de Valois), fous le nom de Fitz-Fortefcu (avec l'adjonction Saxonne) ou fimplement Fortefcu, aux champs célèbres d'Azincourt en 1415, puis en 1666 à la recherche des Nobles des bailliages et Elections de Vire et de Carentan.
" Monfieur de Chamillard, Intendant de Juftice à Caen, les déclare Nobles de vieille race, et ordonne l'infcription de leur nom au rôle légal de gentilfhommes de la généralité de Caen."
En l'année 1463, quand le Président Montfaut examina les prétentions des familles normandes qui s'estimaient nobles, les Fortescu furent déclarés appartenir à " l'ancienne noblesse ", prouvant une descendance noble d'au moins quatre générations ce qu'exigeait la coutume normande. (2)
(1) La Chesnaye ds Bois, Dict. de la Noblesse, vol. vi.
(2) Ogilvy, vol. i. p.125 (MS).
Les terres, fiefs et résidences des Fortescu se trouvaient tous dans la même partie du Duché, cette contrée de la Normandie du sud qui se situe entre St-Lô au sud et Valognes au nord, où se rassemblait l'ensemble ou presque de leurs domaines ; la plus grande partie se trouvant aux alentours de St-Lô et Carentan et sur les rives de l'estuaire par lequel la Vire et la Douve se jette dans le chenal St-Georges.
C'était dans les paroisses de Sainte-Marie du Mont au nord de Carentan, du Mesnil-Angot et du Dézert au sud de cette ville que les familles, dont nous avons le plus de renseignements, s'étaient établies.
Mr de Magny m'a fourni la copie d'un document daté de 1552, donnant la généalogie des ancêtres de "Messire RICHARD FORTESCU, chevalier ", détenteur d'un fief dans la paroisse du Mesnil-Angot, qui nous permet de tracer la filiation des Fortescu depuis l'époque de la conquête anglaise.
Le document était en possession du "juge de la Noblesse, et point d'honneur", et l'exemplaire dont celui de Mr de Magny est une copie est signé par "du Londel Conseiller Rapporteur, " il suit ensuite en entier : --
...
p 450
Information d'ancienne Nobleffe d'extraction de nom et d'armes, faites en 1552
pour Meffire Richard Fortefcu Chevalier, homme noble,
tenant fief de la Paroiffe du Mefnil, Election de Carentan au pays de Coftentin
devants les Confeillers du Roy Notre Sire, et fes Elus en cette Election.
Porte: d'argent, à trois bandes d'azur; et crie: Fortefcu.
Villiame Fortefcu Chevalier feut à la conquète avec le Duc de Normandie
Robert Fortefcu Chevalier fit le Pélerinage des saint lieux avec le Duc Robert Court-heuze, et Godefroy de Bouillon (1)
(1) Mr de Magny dans sa généalogie complète, introduit entre ce Robert Fortescu et Richard, vivant en 1160 " Guillaume Fortescu, chevalier, dont Robert Fortescu, chevalier, qui fut héritier de Guillaume Fortescu chevalier banneret," mais ne cite pas ses références.
Filiation Noble.
I. Richard Fortefcu, vivant 1160.
II. Guillaume Fortefcu, alias Fortefcut, bachelier, vivant en l'an 1203.
III. Robert Fortefcu Chevalier-Banneret, vivant 1239; il époufa Noble fille Jehanne de Ruffy Picot.
IV. Henri Fortefcu, Ecuyer = Ydette Merlet.
V. Charles Fortefcu Chevalier 1314 = Marguerite Guillots.
VI. Anthoine Fortefcu, Noble (2)
VII. Jean Fortefcu Chevalier, vivant 1388; il époufa Adrienne du Foffé, fille Noble.
VIII. Meffire Williame de Fortefcu Chevalier tué à la bataille d'Azincourt le Vendredi 25 Octobre 1415; et Meffire Johan Fortefcu Chevalier, dit Fitz-Fortefcu, vivant en l'an 1420, marié à Noble fille Marie de Perfy, dont --
IX. Guillaume Fortefcu dit Triftan, Ecuyer, marié en 1450, à Noble fille Jacqueline de Bauffy
X. Jacques Fortefcu Ecuyer, 1483 = Françoise Euldes, dont --
XI. Triftan Fortefcu Chevalier = Anne d'Ouray.
XII. Richard Fortefcu Chevalier, 1545 = Catherine le Gay, dont advinrent --
XIII. Jacques Fortefcu (1er) et Guillaume Fortefcu Enfants foubs âge du dit Richard impetrant.
(2) Seigneur de Mesnil-Angot (de Magny).
Collationé, &c.
Signé, Du Londel.
Mr de Magny continue cette généalogie par d'autres sources, commençant par les sus-nommés "Jacques 1er et Guillaume Fortescu" fils de Richard Fortescu : --
1. Jacques (I.) Fortefcu, auteur de la branche de Vire.
2. Guillaume Fortefcu, auteur de la branche de St. Lo.
p 451
Branche de Vire.
Jacques (II.) Fortefcu Chevalier, epoufa N..... dont il eut --
Guillaume Fortefcu Ecuyer, qui epoufa N..... dont il eut deux fils.
1° Jacques (III.) Fortefcu de la Paroiffe du Pleffis-Grimoult, Election de Vire, maintenu Noble en 1666 par M. de Chamillard.
2° Marc-Antoine Fortefcu, vivant en 1666, de la Paroiffe de Maifroy-fur-Ifignay.
Branche de St. Lo.
Guillaume Fortefcu laiffa, d'une alliance inconnue, deux fils : --
1° Nicholas qui fuit.
2° Jean Fortefcue père de (A.) Michel Fortefcu Ecuyer (1), du Defert, de la fergeanterie et de la Paroiffe du Hommet fur Carentan, Noble en 1666, infcrit au Catalogue des Nobles de la Généralité de Caen.
(1) Bibliothèque Impériale, Armorial Général, Normandie, fol.241, No. 58, Bureau de Valognes.
Nicolas Fortefcue Ecuyer, marié à Noble demoifelle Catherine Cadot des Seignieurs de Gerville, de la Paroiffe de Mefnil-Angot fur Carentan; maintenu Noble en 1666; et infcrit au Catalogue officiel des Nobles de la Généralité de Caen; il laiffa deux fils favoir:
1° Jean Nicholas qui fuit,
2° Leonor ou Léonard Fortfcu Ecuyer, Seigneur du Chefne, puiné, (Paroiffe du Mesnil-Angot) maintenu noble de vieille race, 1666, et infcrit au rôle des Nobles de Caen; fit enregistrer fes armoiries à l'armorial général officiel de 1696 au Regiftre de Caen, fo. 112, " d'argent, à trois bandes d'azur." (2)
(2) Ibid, Caen, Cabinet de Titres, vol. 388, fol. 93.
Jean-Nicolas de Fortefcu, de la Paroiffe du Mesnil-Angot Ecuyer, Seigneur du Taillis, epoufa Noble Demoifelle Anne de Minfant ou Miffant, des Comtes de la Bigne, famille Noble d'ancienne race. Il eut pour fils :--
A. Jacques Jofeph de Fortefcue Ecuyer, Seigneur du Tailly qui fit enregiftrer fes armes à Caen, fo. 256, " d'argent, à trois bandes d'azur."
AA. Son petit fils Paul de Fortefcu comparut à l'affemblée de la Nobleffe pour les Etats Généraux au bailliage de St. Lo en 1789 (voir les liftes Electorales de 1789). Sa fille Barbe Nicole Albertine de Fortefcu, epoufa, le 12 juin 1787, le Baron Jacques Rodolphe Titon du Tillet Capitaine, puis Consul de Suède à Padoue.
Je foufigné ancien élève de l'école Impériale des Chartes, Directeur de la Bibliothèque Heraldique et des Archives de la Noblesse, certifie que la prefente genealogie de la famille fortefcue a été rédigée tant fur les documents et titres originaux confervés dans les archives de la bibliothèque héraldique, que sur ceux qui existent dans les dépôts publics de Paris et de Rouen.
Paris le 26ème octobre 1867
Le directeur de la Bibliothèque héraldique et des archives de la noblesse
Vicomte de Magny.
p 452
Je dispose d'une lettre de Mr le Comte de Bonvouloir en relation avec Mr du Bosc, obtenue sur ma demande par Mr Gabriel Ogilvy (auteur d'un " Nobiliaire de Normandie " en mars 1866) ainsi que le rapport de Mr Ogilvy sur ma visite dans la région ; ils montrerons quelle est la représentation actuelle des quelques " survivants " de ce vieux nom ici.
" Château de Vouteville, prés Bayeux, Calvados.
Je reçoit à l'instant, Monsieur, la réponse de Mr Hervé de Fortescu, et malheureusement il ne lui reste plus de papiers de famille. Il me dit que son père avait encore beaucoup de vieux titres qu'il se rappelle avoir vus dans son enfance, et dont il a souvent entendu parler ; mais comme ils sont tombés dans un état voisin de la pauvreté, son frère ainé entre les mains duquel étaient tombés ces papiers, n'en a pas apprécié l'importance et les a laissé perdre complètement. Il se rappelle que son père lui a dit qu'un Léonore de Fortescu était allé en Angleterre il y a plusieurs siècles.
Maintenant il est à ma connaissance que les anciennes recherches font mention de leur famille comme habitant la commune du Mesnil-Angot, et du Désert, où il leur reste encore aujourd'hui quelques hectares de terres.
Mon père se rappelle d'avoir vu au commencement du siècle un vieux chevalier de Fortescu qui est le dernier de la famille qui ait vécu noblement, les derniers ayant été forcés d'apprendre des métiers pour vivre.
Dans tous les cas leur petitesse n'empêche pas qu'on ne sache trés bien dans le pays qu'ils sont de trés ancienne et bonne noblesse, et j'ai souvent entendu parler dans ce sens à mon grand-père qui était au courant des familles du pays.
Je regrette donc, Monsieur, de ne pouvoir vous transmettre rien de plus précis. Si on tenait beaucoup à avoir connaissance des titres qui peuvent rester en Normandie sur la famille de Fortescu, on pourrait écrire à Monsieur du Bosc, Archiviste du Département de la Manche à Saint-Lô, c'est la personne qui me paraît le plus en état de donner des renseignements.
Adieu Monsieur,
Recevez l'assurance de ma considération
Comte Auguste de Bonvouloir.
Nous présumons que le vieux chevalier de Fortescu mentionné ici est le certain Paul de Fortescu cité par Mr de Magny, enregistré comme représentant à une assemblée de la Noblesse de St-Lô en 1789.
p 453
Je joint des extraits de deux lettres de lui addressées à Mr Ogilvy rédigées, la première, de Montebourg le 9 avril 1866 et l'autre de St-Lô, le 17 du même mois.
" Les Fortescu d'Angleterre, et les Fortescu de France ont trés certainement une origine commune, ce n'est pas une question à débattre."
" Depuis mon retour à St-Lô, j'ai fait un voyage dans la cummune du Désert, lieu ou demeure un membre de la vieille famille de Fortescu, le plus capable m'avait-on dit, de donner des renseignements. Il m'a déclaré que dans sa branche il n'a été conservé aucun titre qui puissent être de la moindre utilité."
Cette branche est ainsi composée : ---
1° Jean de Fortescu demeurant à l'Anglet, terre patrimoniale, 56 ans, marié.
2° Hervé Alexandre de Fortescu, demeurant à Bonvouloir, 54 ans, marié. (c'est lui qui m'a renseigné)
3° Jacques de Fortescu demeurant au Mesnil-Vénéron, 51 ans, marié.
4° Théodore de Fortescu, demeurant à Graignes, marié.
"Ils sont fils de Hervé Alexandre de Fortescu décédé à l'Anglet il y a une douzaine d'années? Ils ont trois cousins nés au Mesnil-Vénéron tout prés de l'Anglet, l'un est propriétaire et journalier, deux sont domestiques aux environs de Bayeux. Ils n'ont pas plus de titres que les quatres premiers.
Tous ces gens là ne pourraient établir leur généalogie qu'au moyen des registres de l'état civil, qui ne remontent pas généralement au delà de 1690."
En août 1866, Mr Gabriel Ogilvy, ayant l'occasion de voyager en Normandie, eut l'amabilité de se rendre dans la région entre St Lô et Carentan, où habitent les Fortescu mentionnés dans la lettre de Mr du Bosc.
Il voyagea par train de Bayeux jusqu'à la gare de Airel sur la ligne de Cherbourg, puis à pied pendant quelques kilomètres jusqu'à le Dézert, Bonvouloir et l'Anglet, rendant visite à deux des quatre frères mentionnés ci-dessus; Jean (exactement Jean-François) l'ainé, et Hervé de Fortescu, le second frère.
Le premier est un petit propriétaire terrien, cultivant ses propres terres de trente-neuf verges. Il est conseiller municipal de sa commune du Dézert et montra à Mr Ogilvy les convocations qu'il avait reçues concernant une réunion prochaine du conseil, ainsi adressées :---
" Monsieur,
Monsieur,
Jean-François Defortescu, cultivateur et conseiller, à l'Anglet,
Commune du Desert ."
p 454
Il vit dans une chaumière juste à proximité. Mr Ogilvy se rendit également chez un Fortescu au village de la Gauterie, entre St Fremont et le Dézert, appelé " Fortescu des Marais " ou plus communément " de Marais ", descendant de François de Fortescu, seigneur de Marfleur, en 1736. Il semblerait qu'il fut laboureur.
Mr Ogilvy finit par se rendre à la mairie du Dézert, où il trouva des papiers lui permettant de tracer la descendance de ces Fortescu, qui, nous le verrons, sont issus de Guillaume Fortescu, auteur de la branche de St Lô, dans la généalogie de Mr de Magny, où nous trouverons Jean Fortescu, second fils du sus nommé Guillaume et père de Michel, inscrit à la noblesse de Caen en 1666. Ce Michel est placé en première position dans la généalogie de Mr Ogilvy, soit :---
I. Michel de Fortefcu, Ecuyer, fieur du lieu et de L'Anglet en 1670, fut père de --
1. Charles (1) de Fortefcu,Ecuyer, Sieur de L'Anglet, 1684-1701;
2. François, dont l'article fuit.
3. Damoifelle Marie de Fortefcu en 1684-1711.
(1) Dans l'armorial général de Normandie, Caen, au cabinet des titres, vol. 388, fol. 93, bibliothèque impériale, Charles Fortescu, écuyer, sieur de Langlet, est trouvé comme ayant enregistré son blason en 1696-97.
dont Charlotte de Fortefcu en 1700, 1701, filleule d'André de Fortefcu prêtre, Ecuyer, en 1701.
II. François de Fortefcu, Ecuyer, Sieur de L'Anglet et de Mefnilbu en 1707 et 1711, fut père de --
1. Jean-François, dont l'article fuit.
2. François de Fortefcu, sieur de Marfleur en 1736. De lui eft iffue une branche de laboureurs demeurant à la Gauterie prés Saint Fremond.
3. Jofeph-Antoine de Fortefcu vivant en 1774.
4. Paul de Fortefcu vivant en 1774, père de Luc de Fortefcu du Mesnil-Vénéron, père de trois garçons maintenant partis en condition, c'est à dire, domeftiques.
5. Madeleine Françoise de Fortefcu née en 1736, fut mariée avec M. du Mefnil-Angot, qui périt fur l'Echafaud au temps de Robefpierre.
6. Catherine Françoife de Fortefcu vivante en 1774.
7. Françoife de Fortefcu vivante en 1774.
III. Jean François de Fortefcu Ecuyer, Sieur de L'Anglet, epoufa en 1736, Marie Magdeleine Françoife de Lemprière, dont --
....
p 455
1. Hervé François Alexandre, dont l'article fuit, et
2. Jean François naufragé fur les côtes de Guinée.
IV. Hervé François Alexandre de Fortefcu, fervit fur mer de 11 à 15 ans. Mort le 10 juin 1854, ayant époufé Catherine Suzanne Birée, dont les quatres frères déjà nommés, vivants 1866. (1)
(1) Cabinet des titres (Bib. Imp.), dossier " Fortescu ". Voir la liste de son contenu dans l'appendice, et l'acte de vente de Rogier Avernoy.
V. Jean François de Fortefcu, fils aîné, né le 21 juin 1809; marié avec Marie Virginie Herouard, dont --
1. Jules Aimable de Fortefcu, âgé de 18 ans.
2. Jean-Yves de Fortefcu, âgé de 17 ans.
3. Alfonfe Alexandre Ifidore de Fortefcu, âgé de 13 ans.
4. Marie Jofephine de Fortefcu, âgé de 7 ans.
Les papiers au Dézert mentionnent également Léonor de Fortescu, un frère ou cousin germain de son contemporain Michel Fortescu; il est décrit dans la filiation de Mr de Magny comme seigneur du Chesne, paroisse du Mesnil-Angot, 1666 (2) et par Ogilvy, d'aprés les papiers de la mairie comme :---
" Sieur de la Chefnaye demeurant au Mesnil-Angot. En l'Année 1691 André de Fortefcu, fils du dit Léonor de Fortefcu Ecuyer, fieur de la Chefnaye s'oppofa à la publication des bans de mariage des Mademoifelle Marie de Fortefcu sa coufine germaine, fille de Michel de Fortefcu Ecuyer, fieur de L'Anglet, avec Monfieur René Allix, fieur de la vallée de Daye."
(2) Voir la généalogie de De Magny, anté.
Il y a aussi quelques membres de la famille de Fortescu résidant encore à Graignes canton de St Jean de Daye, arrondissement de St Lô, où George de Fortescu, écuyer, laissa un fils George, né en 1790; qui en l'année 1810, quitta son lieu de naissance pour servir dans l'armée et n'aurait donné aucune nouvelle de lui jusqu'àlors (novembre 1867).
Cette information est de Mr. Courois, Notaire à St Jean de Daye, qui dit être "le notaire de la famille de Fortescu" (3) et requiert des informations concernant la personne disparue supposée avoir émigré en Angleterre.
(3) Voir la lettre de Mr Courois à l'auteur, dans l'appendice.
Un autre document d'un Fortescu contemporain est le suivant, tiré des " Actes de l'Etat Civil à Bayeux :---
" 1823. Acte de Mariage en date du 28 Juin 1823, de Françoise Veronique de Fortefcu, fille de Jean Paul de Fortefcu Ecuyer, fieur de Bois, et de Marie Regnault de la Commune du Mefnil Veneron Manche avec Gilles François Denis " (4)
(4) Communications Manuscrites de M. Olive, Rue Echo à Bayeux. 1864. in Ogilvy’s MS Account of Norman Fortescues.naufrages
p 456
" Fortefcu (rené) Diftrict du Rouher de la Liberté, Municipalité du Defert, Departement de la Manche; fes biens fitués dans les dits Diftricts, Municipalité, et Departement; conftaté emigré et porté fur la lifte par arrêt du Departement du 6 Novembre 1792 " (1)
En 1769 Messire Jacques de Fortescu (2) était Huissier de " Haute Justice " à la Haye du Puits (3). Sa femme était " Noble Dame Charlotte Néel ", qui fut marraine en 1770 de Charles Alexis Adrian du Herissien de Gerville, un savant antiquaire normand, qui mourut à Valognes le 26 juillet 1853.
(1) (2) (3) Cabinet des titres (Bib. Imp.), dossier " Fortescu ". Voir la liste de son contenu dans l'appendice, et l'acte de vente de Rogier Avernoy.
En juillet 1871, Mr Ogilvy étant récemment revenu de Normandie, m'informe qu'à Cherbourg, Ste Marie du Mont, et Montebourg, dans le Côtentin, il avait trouvé sept ou huit hommes portant le nom de Fortescu dans les troupes mobiles. Ils appartenaient à la classe paysanne, mais, ajouta-t-il, " ils connaissent tous l'existence de parents en Angleterre de classe plus fortunée ". Ils prononcent le " S " en citant leur nom.
A la Bibliothèque Impériale à Paris il y a de nombreux papiers relatant des Fortescu Normands, nous éclairant sur certains membres de la filiation ancienne. Plusieurs de ces papiers sont des Montres ou des quittances pour la paie des écuyers, hommes d'armes et soldats dans la seconde moitié du XIV° siècle. La plupart d'entre eux traitent d'un certain " Jean Fortescu Ecuyer ". Nous le trouvons en premier en 1363 quand il achète des terres à Roger Avernoy de la paroisse de Marchésieux.
Il y a plusieurs montres et quittances de paiement de différentes périodes, de 1366 au 20 septembre 1388 pour lui-même et sa compagnie " servant et à servir dans les guerres présentes dans le Côtentin et en Normandie en général " qui sont datées de Carentan, St Lô et Bayeux. Les montres sont au nombre de cinq, et les quittances de paie dues à son poste de capitaine du Pont Douve, sont neuf en tout. Sur certaines d'entre-elles, son sceau est encore attaché et quelques empreintes (en cire) de celui-ci et d'autres sceaux ont été trouvées suffisamment bien conservées pour me permettre d'en faire des dessins, qui, étant relativement intéressants, sont reproduits dans ce travail. (4)
(4) Cabinet des titres (Bib. Imp.), dossier " Fortescu ". Voir la liste de son contenu dans l'appendice, et l'acte de vente de Rogier Avernoy.
Montre de Jehan Fortescu, le 2 juin 1366.
La Mouftre de Jehan Fortefcu Ecuyer, et deux autres efcuiers en fa compaignie revue au feige du Honne le fecond jour de Juinz Mccclxvj.
Le dit efcuier - cheval liart.
Guillem de Baron efcuier - cheval noir.
Dué de la Maire efcuier - cheval brun - bon.
p 457
Quittance de paie de Jehan Fortescu, le 9 juin 1366.
"Sachent tous que je Jehan Fortefcu efcuier ay eu et recu de Remier le Boutelier clerc du Roy notre Seigneur et fon Vicomte de Beveux receveur general es bailliages de Caen et de Coftentin des aides ordones pour la delivrance du Roi Jehan derrenier trepaffe, donc Dieu ait lame, et pour le fait de guerre la fomme de douze frans d'or empreft fur les gaiges de moy et des gens darmes de ma compaignie defervans et a defervir fous le gouvernement de Monfeigneur Guillem du Merle fire de Meffy, cappitaine general es diz bailliages.
De la quelle fomme de douze francs je me tien pour bien paie."
Donne fouz mon fcel le ix jour de Juinz lan mil ccclx fix (1)
(1) Cabinet des Titres (Bib. Imp.), dossier " Fortescu ". Le Roi Jean II de France fut fait prisonnier par les anglais et le Prince Noir à Poitiers en 1356, et mourut en 1364.
Une quittance identique du même, le 29 janvier 1379 (2)
"Saichent tous que je Jehan Fortefcu efcuier confeffe avoir eu et recue de Jehan le Flamene, treforier des guerres du Roy noftre Seigneur la fomme de fix vins quize livres Tournois en preft fur les gaiges de moy et de huit autres efcuiers de ma compaignie defervans et a defervir en ces prefentes guerres du roy noftre dit feigneur es partées de Coftentin foubz le gouvernment de Meffire l'amiral de la mer.
De la quelle fommede vj XX xv l. T. deffus dite je me tieng pour content et bien paie. Donne a Carentan foubz mon fcel le xxix jour de Janvier l'an mil ccclxxix."
(2 ) Cabinet des Titres (Bib. Imp.), dossier " Fortescu ". Le sceau vient de la Collection Clairembault.
Le sceau, dont le dessin est ici reproduit est attaché.
Montre de Jehan Fortescu, le 1er février 1380. (3)
La revue de Jehan Fortescue efcuier et quatre autres efcuiers de fa compaignie revue a Carentan le premier jour de Fevrier l'an mil ccciiijxx.
Premier
Le dit Fortefcu efcuier
Jehan de Vandelle.
Michel Brifehance.
Jehan le Breton.
Robert Bloville.
(3) Clairembault, 48. Do. 3622. 1er février 1380.
p 458
Le même, 18 Mai, A.D. 1380. (1)
« La revue de Jehan Fortescu escuier et huit autres escuiers de sa compaignie revue a Carentan le xviij jour de Maie l’an mil ccclxxx.
Premier. Jehan de Meantys.
Le dit Jehan Fortescu. Jehan de Saint Germain.
Aymery le Nerroys. Gorget Blondel.
Michiel Brisehanche. Robert Tesson.
Mahier de Corbie. Jehan de Saint Hillaire. «
(1) Cabinet des Titres, Dossier « Fortescu » 18 Mai 1380.
Le même, 1er Juillet, A.D. i380. (2)
« La revue de Jehan Fortescu escuier, et six autres escuiers de sa compaignie auquelx le derrain estoit soubz Roger Suhart, reveue a Carentan le premier jour de Juillet 1'an mil ccciiijxx.
Premier. Jehan de Mentis.
Le dit Jehan Fortescu. Georget Blondel.
Michiel Brischante. Jehan Le Breton.
Aymery le Nourriez. Guillem Dameril. »
(2) Clairemb. 48. Titres scellez, Vol xlviii.3621. 1er Juillet 1380.
Reçu de Jehan Fortescu pour paiement, 18 juillet, A.D. 1380. (3)
« Saichent tous que je Jehan Fortescu, escuier, confesse avoir eu et recu de Jehan le Flamene tresorier des guerres du roye nostre seigneur, la somme de quatre vins dix livres Tournois en prest sur les gaiges de moy et de cinq autres escuiers de ma compaignie desservis et a desservir en ces presentes guerres du roy nostre dit seigneur en pays de Constantin soubz le gouvernement de Monseigneur 1'Amiral de France. De la quelle somme de iiijx x. 1. T. dessus diz je me tien pour comptent et bien paie.
Donné a Carentan soubz mon scel le xviij jour de Juillet 1'an mil ccc et quatre vins. »
(3) Ibid., Do. Original avec sceau, 18 Julleit 1380.
Il y a un autre reçu du même jehan Fortescu (4) au même, daté et scèlé à Carentan, 23 Août 1380, pour 105 livres tournois pour lui-même et six autres écuyers, mots pour mos comme le précédent, excepté que les mots « en parties de la Basse Normandie « remplacent "en pays de Constantin."
Et un autre du même au même (5), daté et scelé au même endroit, Octobre.
(4) Ibid., Do. 3625.
(5) Ibid., Do. 3623.
p 459
(1) Clairemb. 48 Do. 3623.
Montre de Jehan Fortescu, 1er novembre 1385.
La revue de Jehan Fortefcu, efcuier, et vij autres efcuiers de fa compaignie reveue a Carentan le premier jour de Novembre l'an mil ccciiij et cinq.
Et premier, |
(2) idem, Do. 3622 parmis les écuyers seuls ces deux noms sont donnés.
Quittance de paie de Jehan Fortescu, 20 juin 1388. (3)
"Saichent tuit que je Jehan Fortefcu efcuier confeffe avoir eu et recu de Jehan le Flamene treforier des guerres du roy notre feigneur la fomme de trante livres Tournois en preft fur les gaiges de moy et vij autres feigneurs de ma compaignie deffervie et a deffervir en ces prefentes guerres en pays de Normandie. De la quelle fomme de xxx l. T. deffus dicte je me tiens pour content et bien paie. Donné a Saint Lo, foubz mon fcel le xx jour de Juinz l'an mil ccciiij xx, et huit."
Le sceau reproduit ici est attaché.
(3) idem, Do. 3623.
Deux quittances du même Jehan Fortescu au même trésorier Jehan Le Flamene, viennent ensuite dans l'ordre; elles sont datées, l'une du 5 septembre 1388 à Carentan (4) ; l'autre du 20 septembre 1388 à Bayeux (5); chacune de 39 livres tournois pour lui-même et un autre écuyer, et chacune avec le sceau attaché.
Il est nommé dans les mois qui suivent au poste de Capitaine du fort du Pont Douve (6) (porte d'accès stratégique du Côtentin prés de Carentan), comme il est montré dans l'ordre des trésoriers royaux, donné au Vicomte de Coutance de lui payer le salaire du à ses fonctions, pourvu qu'il s'acquitte sérieusement et convenablement de sa charge, et pour sa propre personne.
(4) (5) idem, Do. 3625.
(6) Ce nom est plus correctement orthographié " Pont d'Ouve " . Voir " Histoire du château et des Sires de Saint-Sauveur le Vicomte " , par L.Delisle, Valognes, 1867, p.259, où plus de renseignements sont donnés sur l'histoire du Côtentin.
p 460
Ordre de paiement à Jehan Fortescu comme Capitaine
du Fort du Pont Douve, le 7 octobre 1398. (1)
"De par les treforiers du roy notre feigneur a Paris. Viconte de Couftances, ou fon lieutenant, accompliffez les lettres du dit feigneur au vidimus des quelles ces prefentes font attachez foubz l'un de nos fignes. En payant dorefnavant a Jehan Fortefcu, Capitaine ou garde de la fortereffe ou baftide du Pount Dove les gaiges ay cellui office appartenant aux termes et en la maniere accouftumez ainfi et par la maniere que le dit feigneur le mande. Efcript a Paris le vije jour d'Octobre l'an mil ccciiijxx xviij. pourvu que le dit office il exerce bien et duement, et en perfonne, efcript comme deffus."
FERRIER.
(1) Cabinet des Titres, Dossier "Fortescu" , 7 octobre 1398.
On remarquera que Jehan Fortescu se nomme lui-même dans les prochaines quittances "Seigneur de Saint Evremont ", appelé par ailleurs Saint-Evremont sur l'Ozan, une paroisse située sur la petite rivière Ozan, à côté du Mesnil-Angot ; et le " de " devant son nom, ce qui, à l'époque, impliquait généralement l'existence d'un fief à son nom. De l'existence duquel on retrouve des traces autre part ; par exemple, dans une attestation (2) d'un certain Jehan Fortescu, intitulé "de Fortescu" , il est désigné comme "seigneur du dit lieu"; il porte les mêmes armes que le Capitaine du Pont Douve, soit "Argent, trois bandes azur" et pourrait être le même personnage.
(2) Extraits des "Actes sur Vélin" , Bibliothèque Impériale, Paris ; et Chamillard, dans "Le Blason Français" , lettre de Mr Lentaigne.
Quittance de Jehan Fortescu, Seigneur de St Evremont
pour sa paie, le 23 juin 1399. (3)
"Sachent tous que je Jehan de Fortefcu, efcuier, feigneur de Saint Evremont, et Capitaine ordone depar le Roy notre feigneur, de la fortreffe et baftide du Pont douve, congnoys et confeffe avoir eu et recu de honnourable homme Jehan le Chien Viconte de Couftances la fomme de quarante et une livres, fept foulz, quatre deniers Tournois, a moy deubz a caufe de mes gaiges du dit office de Capitaine depuis le penultieme jour d'Octobre mil ccciiijxx. dix huit derraine paffe, jufque au jour de pafques enfuivant, de la quelle fomme de xljl. vijs. iiijd. Poitevois je me tien pour bien paie, et en quitte le Roy notre feigneur, le dit Viconte et tous autres. Temoins mon fcel mis en cefte prefente quittance le xxiij jour de juin, l'an mil ccciiijxx. dix neuf."
J.FORTESCU
(3) Cabinet des Titres, Dossier "Fortescu" 23 juin 1399.
p 461
"En temoing de ce jay fcelle cefte quittance de mon propre fcel le xxviij jour de Novembre l'an mil quatre cens.
"Fortescu."
(1) Cabinet des Titres, Dossier " Fortescu " , 28 nov. 1400.
Le décès de ce Jehan se fit certainement vers la fin de 1402, une quittance pour son salaire étant signée par son fils le 2 février 1403, soit :
Quittance de Guillem Fortescu pour le paiement du à feu
son père en tant que Capitaine du Pont Douve, le 02 février 1403. (2)
"Je Guillem Fortefcu efcuier fils et heritier de feu Jehan Fortefcu nagaires Cappitaine du Pont Douve, confeffe avoir eu et recu de honnourable homme Robert de Lettre Viconte de Couftantin la fomme de cinquante livres Tournois qui deuz eftoient a mon dit feu pere a caufe de fes gaiges de Cappitaine du terme Saint Michel dernier paffe. De la quelle fomme de l.l. T. je me tien pour bien paye et comptent et en quitte le roy notre feigneur le dit Viconte et toux autres a qui quittance en appartient. En tefmoing de ce jay fcelle cefte quittance de mon fcel le ij jour de Fevrier, lan mil quatre cens et trois."
(2) idem, 2 février 1403.
Le sceau représenté ici est attaché au document.
Ce Guillaume Fortescu est le même qui, en 1415, fut tué à la grande bataille d'Azincourt. La quittance suivante montre qu'il succéda au poste qu'occupait son père au Pont Douve, ce qui apparait avoir été une tâche héréditaire dans la famille, puisque, comme d'autres papiers le montrerons, un frère de Guillaume Fortescu, Messire Jean, seigneur de Saint-Evremont fut par la suite Capitaine de la même forteresse.
Quittance de Guilleme Fortescu pour paiement dù à feu
son père, le 11 juin 1404. (3)
"Sachent tous que je Guillem Fortefcu efcuier filz de feu Jehan Fortefcu confeffe avoir eu et recu de honnorable homme et fage Robert de Lettre Viconte de Coutances la fomme…."
(3) idem, 11juin 1403.
p 462
...de vint et chincq livres, neuf foulz,fix deniers ob Poitevine qui deubz eftoient a mon dit pere et a moy pour noz gaiges de fervice par mon dit pere et par moy depuis le jour Saint Michel lan mil cccc et troiz cellui jour inclus, jufques au darrain jour de Janvier enfuivant exclu.
De la quelle fomme de xxvl. ixs. vid. ob Poitevi,e je me tien pour content et en quitte le Roy notre feigneur, le Viconte, et tous autres a qui quittance en peut et doit appartenir. En temoing de ce jay fcelle cefte quittance de mon propre fcel le xj jour de Juing l'an mil iiij c et quatre."
Le sceau attaché aux deux quittances précédentes est ainsi décrit par De Belleval :--
Sceau : un écu à 3 bandes - 2 lions le soutiennent.
Ecusson : une tête de lion enserrée d'une paire d'ailes. (1)
(1) De Belleval, Azincourt, p. 193.
Nous le trouvons ensuite, trois mois avant la grande bataille où il trouve la mort, inscrivant sa montre à Valognes avec ses douze écuyers.
Montre de Guillem Fortescu le 25 juillet 1415. (2)
La Mouftre de Guillem Fortefcu, efcuier, et de douze autres efcuiers de fa compaignie, reveue a Valognes le xxv jour de Juillet l'an mil ccc et quinze. |
. Jehan Fortefcu. Ricart Fortefcu. Pierre Fortefcu Guillem Auber. Pierre Loré. Michelet Lenfant. | Le dit efcuier. |
(2) Clairembault, 48, Do. 3624.
Son nom figure dans la chronique de Montrelet dans la liste des "Noms des Princes et autres Seigneurs de divers pays ayant périt à l'infortunée bataille, du côté des Français. "
Sous le titre " Les grands seigneurs des Marches de Picardie, comme d'autres pays ", parmi un très grand nombre nous lisons " Guillaume Fortescu " .
De Belleval dit :--
" Les Chroniquers ne pouvaient enregiftrer huit milles nom (de gentilfhommes qui perirent a Azincourt) ils ont du faire, ils ont fait un choix et parmi les combattants et les victimes ils n'ont nommé que les perfonnages les plus en evidence par leur grandes fonctions, ou leur haute naiffance." (3)
(3) De Belleval, Azincourt, preface, p.8.
p 463
(1) Dom. Maurice, Histoire de Bretagne, Paris 1744, 5 vol. folio, vol. ii. col. 986. (communiqué par Mr Ogilvy).
Quittance de paie de Pierre Fortescu, 31 mai 1419.(2)
"Sachent tous que je Pierre Fortefcu efcuier confeffe avoir eu et recu de Hemon Ragnier treforier des guerres du Roy notre feigneur la fomme de cuatre vins dix livres Tournois en preft et paiement fur les gaiges de moy efcuier, et de unze autres efcuiers de ma compaignie deffervis et a deffervir au fervice du Roy notre dit Seigneur et de Monfeigneur le regent le roy, alencontre les Anglois qui de prefent font en duchie de Normandie, Contrez du Maine et du Perche et en plufieurs autres parties voifines, et partout aillieurs ou il plaira a mon dit feigneur le regent ordonner, en la compaignie de Monfeigneur de Narbonne, et foubz le gouvernement de mon dit Seigneur le Regent. De la quelle fomme de iiijx. l. T. je me tieng pour content et bien paie, et en quitte le dit treforier et tous autres.
Donne en tefmoing de ce foubz mon fcel le dernier jour de May l'an mil cccc et dix neuf."
(2) Clairembault 48, Id. 3625, 31 mai 1419.
Le sceau reproduit ici est attaché à cette quittance
A l'époque de la précédente, Henri V était de nouveau sur le territoire français, ayant débarqué en Normandie en août 1417, avec une trés puissante armée de 30 000 hommes, et ayant contraint Cherbourg, avec toutes les autres places fortes de Basse-Normandie, il aura finalement pris possession de tout le Duché par la chute de Rouen en janvier 1419.
Nous n'avons plus d'information sur ce Pierre Fortescu, mais découvrons l'effet de la conquête anglaise sur son cousin Jean Fortescu, 2d fils du premier Capitaine du Pont Douve, et 2d frère de Guillaume tué à Azincourt dont il succéda dans la Seigneurie de St Evremont, comme dans la charge du Pont Douve.
p 464
(1) Carte, Catalogue des Parchemins Gascons, Normands, et Français à la Tour de Londres. Le Chanteur, histoire de Carentan.
Les conditions sont reproduites dans un travail de Bréquigny, et furent comme il suit: (2)
"Il eft ftipulé que les Chevaliers, et Efcuyers emporteront leurs armures, vêtures, et emmeneront leurs chevaux, mais laisserons les canons, poudres, arcs, arbaletes, flèches, viretores, baudreux, et generalement les armes qui fervaient de fauvegarde a la fortereffe;
"Que tous les Gentilfhommes et autres de la dite fortereffe qui voudront demeurer attendre et devenir hommes lieges et vrais, obeiffans et fubgiez de notre dit Souverain Seigneur le Roy de France et d'Angleterre, f'y accordera et accorde a tous ceux de la condition deffudite, tous leurs biens, meubles, heritages, terres, et poffeffions, tant dedans le dit chaftel comme dehors, hormis les terres qui auront été donnés devant cefte prefente compofition : Que les dames et damoifelles qui préfentement font au chaftel du Pont Douve, mon dit Seigneur de Gloucefter de fa haute Seigneurie et gentileffe leur a accordé que au jour de la dite rendue elles auront et emporteront avefques eulx tous leurs biens propres."
Jean de Fortefcu figna cette capitulation en la ville de Saint Lo le 17me Mars 1417-18. (3)
(2) Le Chanteur, histoire de Carentan, citant Brequigny ( voir Ogilvy p40).
(3) Voir Mr Olive de Bayeux.
Conformément avec les conditions précédemment citées, Jean Fortescu fut maintenu par Henri V en possession de ses biens, dans les bailliages de Caen et de Coutances, par un décret du 19 septembre 1419 (4); ayant déjà, le 24 juin de cette année, été nommé par le même Roi,
" pour commander avec d'autres gentilshommes la noblesse du Baillage de Costentin "
(4) Mr Olive à Mr Ogilvy 1864.
En 1420 voici l'attestation :
" Atteftation de Maffion le Fevre chevalier garde du fcel des obligations de la Viconté de Carentan, que Jehan Fortefcu efcuier a fait l'hommage que tenue lui eftoit faire a caufe et par raison de fes heritages, rentes, et poffeffions. Dat. 28 de Maie 1420" (5)
(5) Extraits des actes sur papier vélin, Bib. Imp. Paris; voir aussi dans l'appendice : "Mandement relatif à l'hommage que Jehan Fortescu avait fait au Roi d'Angleterre".
L'acte d'allégeance porte la date du 13 avril 1420 à Caen dans la huitième année du règne du Roi Henri V.
p 465
En 1424, il occupe un poste honorable comme " Garde du scel des Obligations de Chierburgh. " (1)
(1) Comme il apparait par la suite dans les extraits des actes sur papier vélin à la Bibliothèque Impériale, " Acquittance de Jehan ForteScu eScuier, garde du Scel des obligations de la Viconté de Chierbourg a certaines perSonnes, des arrerages deubz a cauSe de ceulx heritages. Dat. 2 juillet 1424 "
En 1429, il devient chevalier et banneret avec un poste d'importance dans l'armée normande établie par le Comte de Suffolk pour assister les forces anglaises engagées alors dans le siège d'Orléans.
Il est mentionné dans " l'administration de la Normandie sous la domination anglaise " (2) comme indiqué ci-dessous : --
" Troupes Anglaifes au Fiege d'Orleans, independamment de l'armee proprement dite, la plupart des Capitaines et des baillis fournirent fur leur retenues ordinaires un certain nombre de gens d'armes et d'archiers, on fit auffi appel aux gens nobles et tenans noblement du Duché de Normandie. Tous furent fommes de comparaître en armes a Vernon le Mardi 29 Mars 1429. Ils formerent un corps de 200 lances, et 600 archers que l'on employa au mois d'Avril a conduire des vivres a l'armee affigeante, le 29 Avril ils partirent de Paris. Ces troupes feodales etaient fous les ordres de chefs de montres. Les Seigneurs que nous voyons décorés de ce titre etaient Meffire Jean d'Oiffy, Meffire Jean Fortefcu, Chevaliers, et Jean Sauvage Efcuyer, pour les Vicontés de Carentan, Valognes, et Coutances. Leur compagnie fe compofait tous compris de deux Chevaliers-bannerets, un Chevalier-bachelier, dix hommes d'armes a la demi-solde, et vingt et un qui prennaient les gages d'archers nobles, ceft a dire 6d efterlins. Le 4 Avril ils étaient à Vernon, et le 19 à Paris."
(2) Vol. xxiv. du travail ci-dessus (comme communiqué par Mr Ogilvy P 226-227
Les deux papiers suivants, venant du service des manuscrits de la Bibliothèque Impériale, datent du jour précédant l'arrivée à Vernon, pour appuyer l'expédition vers Orléans.
Montre des hommes d'armes, et archers sous les ordres du Chevalier Jehan Fortescu, le 3 avril 1429. (3)
"Mouftre de iiij lances et xii Archiers a cheval de la retenue de Meffire Jehan Fortefcu Chevalier, du nombre de cent lances, et trois cent Archiers ordonnes foubz le gouvernement de Monfieur le Comte de Suffolk, lieutenant du roy fur le fait de la guerre en Bas pays de Normandie, pour faire guerre aux ennemis du roy notre feigneur, eftans a Montmeril, Montandain, Mont Saint Michel et ailleurs en pays d'Avranchin, prife a St. Lo le iij jour d'Avril…."
(3) Collection Clairembault, tom. 162.
p 466
| Premierement. | |
| Meffire Jehan Fortefcu, Chevalier. Thomas du Bofc.......................) Jehan Martyn.........................)> .. Sans Harnois de jambs. Guillem Vanquelin.................) | |
| | Jehan Neel. |
Viens rabater pour la faute du harnois de jambe, par l'ordonnance de Monfieur le Comte, pour les caufes contenues en la fin des mouftres du dit Monfieur le Comte. En temoing de ce nous avons signe ces prefentes du noz faigns manuelz l'an et jour deffus dits.
J. Harpeley. | N. Franceys |
Quittance de paiement du chevalier Jehan Fortescu, 3 avril 1429. (1)
"Saichent tuit que nous Jehan Fortefcu Chevalier, Capitaine de iiij lances, et xii Hommes de trait du nombre des cent lances, et trois cent Archiers a cheval ordonnez a mon Seigneur le Comte de Suffolk lieutenant du roy notre Seigneur fur le fait de la guerre es bailliages de Caen et de Coftantin pour faire guerre aux annemis du roy notre Seigneur, confeffons avoir eu et recu de Pierre Surreau receveur general de Normandie la fomme de fix vings neuf livres iijs. iiijd. Tournois pour le paiement des gaiges et regars (2) de nous et iij autres hommes d'armes, et xii Archiers a cheval de notre dite retenue, pour le fervice d'un mois commencant au jour dui que nous avons fait nos prefents, mouftres en cefte ville de Saint Lo, par dit monfeigneur le bailli de Coftantin et Nicholas Fraunceys a ce commis par…"
(1) Cabinet des Titres a Paris, Dossier " Fortescu ".
(2) Sic in MS.
p 467
La quittance est avalisée : --
"Blanc de Monfeigneur Jehan Fortefcu Chevalier pour fes gaiges de vj.xx ixl. iijs. iiijd. Tournois pour le fervice d'un mois de lui, iij autres lances, et xij archiers a cheval."
Le ci-dessus mentionné Jehan Harpelay figure également dans l'ouvrage de Holinshed tel
" Sir John Harpleie BailliSS of ConStantin " (1)
(1) Holinshed, vol. iii. p. 156, ed. 1808.
Un mois pendant lequel Messire Jean Fortescu d'était engagé avec ses hommes fut à peine écoulé, quand les anglais furent obligés de lever le siège d'Orléans, occasionné par une sortie dirigée par Jeanne d'Arc, le 8 mai 1429.
La notification ci-après est la suivante dans l'ordre : --
" Sir John Fortefcu and Sir William de Moleyns the captains refpectively of the Caftles de la Rivière de Thibonville, and Harcourt, affifted at the furrender of Effeux (to the Englifh) on the 4th of Auguft, 1429." (2)
(2) Administration de la Normandie, vol. xxiv. p.229.
Nous le trouvons quelques mois plus tard remplissant la charge de " Garde du Scel des Obligations de la Viconté de Valognes. "
La Viconté était à l'origine une des divisions municipales de la Normandie; le Duché étant divisé en sept Grands Baillages "eux-même subdivisés en Vicontés, elles-même partagées en "Sergeanteries", lesquelles enfin étaient constituées d'un nombre variable de paroisses.
Les sergeanteries étaient des fiefs nobles obtenus du Roi et conferraient à leurs possesseurs le droit de désigner les sergents pour les différentes paroisses comprises dans leurs limites. (3)
(3) Nobiliaire de Normandie d'Ogilvy, introduction, p. xiv.
Le conservateur ( ou garde ) du sceau pour la Viconté, était un officier d'importance dans sa province, et la fonction était, selon la Chesnaye, tenu seulement par les familles dirigeantes, et était entièrement honorifique. Il dit : --
" Maré le Febre était en 1420 Garde du fcel des obligations de Carentan, charge exercée avant ou après lui par les Ofber, Renault, Fortefcu, Le Cefne, Poirier, Franquetot, et autres de la généralité de Caen, tous diftingués foit par une ancienne Nobleffe, foit par les charges de Gentilfhommes de la Chambre, ou de préfidents à Martrier." (4) (5)
(4) Ogilvy citant La Chesnaye.
(5) La Chesnaye, Dictionnaire de la Noblesse, vol. ix p. 684.
Un certain nombre de documents figurant dans le " Dossier Fortescu " à la bibliothèque Impériale, rappelent la période où Fortescu conserva le sceau à Valognes. Ils ne sont, toutefois de quelque intérêt, dans nos recherches de famille, portant simplement le nom de " Jehan Fortescu Chevalier " , au plus, et traitant d'affaires pour lesquelles il n'était pas directement concerné.
p 468
"A tous ceulx qui ceft lettres verront."
"Jehan Fortefcu Chevalier, garde du fcel des obligations de la Viconte de Vallongies falut . (1)
"Savoir faifons que pardevant Jehan Tallot clerc, tabellion juré commis et eftabli au fiege du dit lieu, fut prefent Goret Pain de la paroiffe de Saint Chriftophe du Fon, lequel de fon bon gre congnoiffe et confeffe avoir eu et reçu de homme pourveu etfaige Thomas Pellere, Viconte de Valongnes la fomme de vingt cinq livres Tournois que deubz lui eftoient pour fa poine et falaire davoir maçonné tout de neuf on dedans des foffes de la ville de Chierbourg aupres de la tour du nort ung contre mur en maniere de diquerie de blefce et de gafon de xlviij pies de long quinze pies de haut, et de cinq pies de ley, icelle maconnerie contenu il defclara plus a plain en la cinquieme partie du roulle des oeuvriers de la dicte Viconté fur ce faite. De la quelle fomme de xxvl. le dit Goret Pain fe tint a bien content, et en quitta le roy notre feigneur, le dit Viconte et tous autres. En temoing de ce ces lettres font fcelles des dits fceaux fauf a tout droit. Ce fut fait a Valongnes le premier jour de Septembre l''an mil ccccxxix."
Tallot
(1) Cabinet des titres, " Dossier Fortescu ".
Ce chevalier épousa, comme la généalogie de Mr du Londel nous en informe sous le N° XIII de la filiation, " Noble fille Marie du PerSy " de qui il eut son fils et successeur Tristan.
Nous le trouvons avec une autre femme, qui lui donna aussi une descendance. Il s'agissait de Jeanne d'Anneville, fille et héritière de Guillaume d'Anneville, Chevalier, Seigneur de Tournebu, par sa femme Jeanne, fille de Michel d'Anneville, Chevalier Seigneur de Montaigu.
Avant Jean Fortescu, cette demoiselle avait épousé Jean de Grimouville, Seigneur de Gauville et de Carantilly. Elle est ainsi titrée dans La Chesnaye des Bois: --
"Jeanne d'Anneville dame de Saint Germain de Tournebu, et de Saint Martin de viel, mairiée fecondement a Jean Fortécu Chevalier, Seigneur de Saint Evremont fur l'Ozan, et de la Meauffre, les enfans des deux lits partagerent la fucceffion en 1449." (2)
(2) La Chesnaye des Bois, dict. de la Noblesse, 15 vols. Paris, 1778, supplément tome i, p. 95.
Colliaux Fortescu, la fille de Jean Fortescu, Seigneur de St-Evremond, épousa : --
"Guillaum Ofber, Seigneur de Coutourps Teffon, (3) et Clitourp, Viconté de Valognes".
(3) La Roque, Histoire de la Maison d'Harcourt, p. 2069, Preuves.
p 469
(1) Voir pages 164, 191, 327, etc.
(2) Enregistrement par de Roissy, et p 95 (MS).
(3) Recherche de Normandie, MS, Co. Sect. xvii. Brit.Mus.Bibl.Harl. 4568.
Ce qui signifie " nous sommes sommes satisfaits qu'ils aient un droit aux privilèges de la Noblesse."
Nous lisons que : -- " Triftan Fortefcu, Ecuyer, Seigneur du Mefnil-Angot, fut affigné en 1470, avec d'autres Vavaffeurs pour eftimer les fiefs de la riviere, et de Soulle paroiffe de St.Froment mis en cries le 4e Janvier, A.D. 1470." (4)
(4) Arch. de MonSigneur le Prince de Condé, dans les extraits des Actes sur papier vélin, Bibliothèque Impériale.
Ce Tristan fut l'ancêtre de deux autres familles parallèles à la branche aînée, figurant également dans les " Recherches de Normandie " d'Allègre. L'un de ses membres, François Fortescu (5) est trouvé noble en 1598 par les " commissaires " chargés d'enquêter sur les usurpations de titres de noblesse dans la généralité de Caen, Soit : --
" 22 Octobre, 1598, a Vallongnes, Francois de Fortefcu, demeurant a Mefnil-Angot, Sergeanterie du Hommet, Election de Carentan, veu fes titres -- Jouira, il a deux fils mineurs, Nicholas, et Michel."
(5) Voir au British Museum le manuscrit suivant : --" La coppie du Regiftre de Meffieurs de Roiffy, Repichon, et Coifmare, Commiffaires commis par fa majefté pour la recherches des Nobles de la generalité de Caen aux annees 1598-1599. Collatione fur l'original demeuré au dit fieur de Repichon un des dits Commiffaires."
Ces fils ( les mineurs ) sont trouvés plus tard, en 1634, et obtiennent la confirmation de leur noblesse obtenue avant d'Allègre. Ainsi : --
"Veu les titres prefentez par Nicholas de Fortefcu, feigneur de Villecourt, paroiffe du Mesnil-Angot Election de Carentan et pour Michel, Jacques, et Charles fes frères, enfans de François, fils Nicholas, fils Jacques, fils Nicholas, fils du dit Triftan de Fortefcu çi deffus -- Jouiront." (6)
(6) Recherches de Normandie d'Allègre. Fortescu, Art. 119, Harl MS, Brit. Mus.
Une Nomination, faite en 1512, de Nicholas Fortescu, citée dans cette filiation comme l'arrière petit-fils de Tristan, pour une fonction à la "Sergeanterie du Hommet", montre qu'il tient cette "sergeanterie" tel un fief noble :
p 470
J.Cannelande.
J. de Lengsonne.
Une troisième branche issue du même Tristan était représentée lors de la Recherche d'Allègre, par Anthoine de Fortescu et son frère Jacques. Ils étaient greffiers ou registreurs du Bailliage de Carentan; cette charge étant incompatible avec la condition de " Noble Homme ", les deux frère furent considérés, selon la terminologie du système, comme ayant dérogé, c'est à dire d'avoir perdu leur rang de nobles; les commissaires les condamnèrent à une amende de six livres chacun.
Leurs privilèges leur furent restitués en 1645 (1) . Voici le compte-rendu du jugement : --
"Vu les titres prefentez par Antoine de Fortefcu, efcuier, Feigneur de .......... demeurant a Saint André du Bouchain tant pour lui que pour Jacques de Fortefcu, fon frère, enfans de Pierre, fils Pierre, fils Jacques, fils Triftan de Fortefcu, Efcuyer, Seigneur de Mefnil-Angot, veu par nous les actes prefentez par le dit Anthoine de Fortefcu comme commis et fermier du greffe du Bailliage de Carentan, avons ordonné que le dit Jacques et Anthoine feront impofez a la taille en la dite paroiffe de Saint André du Bouchain, a la somme de dix livres chacun du principal; et pour avoir dérogé, les avons condamnez a la fomme de 6 livres chacun d'amende."
" Ils ont esté fermiers et greffiers du greffe a Carentan." (2)
(1) Ogilvy, Nobiliaire de Normandie, Introduction, p.xx.
(2) D'Allègre, p. 70, Art. 164.
Dans le mandat de rehabilitation qui suit, nous pouvons voir qu'un autre membre de la famille avait également perdu ses droits pour avoir tenu la même fonction : --
"1625, arrêt du Confeil Privé du Roi declarant que Jean de Fortefcu ancien Noble, a derogé en exercant le greffe Royal de Carentan, confirmant le jugement des commiffaries l'an 1625, et re-habilitant le derogé." (3)
(3) Ogilvy, collection de Manuscrits, Fortescu.
p 471
Dans les " Recherches de Nobles de la Généralité de Caen, " par Chamillard, aux environs de 1655, les Fortescu sont mentionnés comme il suit (1). Je n'ai pu rapprocher la totalité d'entre-eux avec ceux rencontrés autre-part : --
Election de Vire. Ancienne Noblesse
Sergeanterie de Jean le Blanc.
Jacques de Fortefcu. Paroiffe, le Pleffis-Grimault.
Election et Sergeanterie de Carentan.
Ancienne Nobleffe.
Leonor de Fortefcu...... Paroiffe, Mefnil-Angot.
Jean de Fortefcu. ...............Idem............
Jacques de Fortefcu. ..................Idem.........
Election de Carentan, Sergeanterie du Hommet.
Michel de Fortefcu. Paroiffe le Defert.
Election de Valongnes, Sergeanterie de Valongnes.
Tanneguy de Fortefcu. Paroiffe, Alleaume
Election de Bayeux, Sergeanterie d'Ifigny.
Ancienne Nobleffe.
Marc-Antoine de Fortefcu, de Maiftry.
(1) Registre de Chamillard pour les Recherches des Nobles de la Généralité de Caen (PrSs-Mark.Brit.Mus.4581 Plut. L.I.D.), folios 40, 59, 61, 74.
Les Fortescu de Sainte Marie du Mont formaient une autre branche, très liée avec les Seigneurs de St-Evremont. Sainte Marie du Mont est une paroisse située sur les berges de l'estuaire, par lequel, les eaux de la Douve ( Ouve ) et de la Vire se jettent dans la mer au nord de Carentan.
Nos principales informations sur cette branche sont issues d'un document qui fut acheté plus tard par le British Museum ; il s'agit d'un " chartrier " (ici) ou registre des possessions de " Richard Fortefcu, efcuyer, Seigneur du Buiffon, Seant en la paroiffe de Sainte Marie du Mont." Ce document fut dressé pas plus tard que 1463, certainement quelques années plus tôt, et contient des copies d'actes de transmissions de terres par ses ancêtres, soit par achat soit par bail, à des époques anciennes telles que 1365.
Grâce à ce document et à partir de recoupements avec d'autres papiers j'en ai déduis quelques particularités, qui pourraient faire apparaître cette branche comme l'une des plus prestigieuses parmi les nombreuses familles Fortescu regroupées dans le Côtentin, dans la partie la plus éloignée de Basse-Normandie et en plus grand nombre que ne l'étaient leurs cousins anglais dans la protubérance la plus méridionale du Sud-Devon.(...)
p 472
(1) Chartrier de Richard Fortescu, folio 16.
(2) Archives de la Voute du Palais de Justice à Rouen, Reg. 3, folio 76.
En l'année 1375, lors du règne de Charles V de France, Guillaume Fortescu, aux côtés de Guillaume aux Espaules, capitaine de Nehou, et Jean Sire de Gouhenans, furent faits prisonniers par les anglais à St Sauveur le Vicomte. Ils furent tous trois rançonnés et le souverain français accepta de payer à condition que les anglais évacuent la forteresse. La rançon de Fortescu fut de 500 francs. (3)
(3) Delisle " Histoire de Saint-Sauveur ", p.233,262. Nehou et Neauhou sont le même endroit.
Le nom de Neauhou désigné dans le chartrier, est situé au nord de St Sauveur. (4)
(4) Chartrier, folio 22.
Ce Jean Fortescu avait la charge des fiefs suivants (5), nommément : Franquetôt dans les paroisses de Quetreville et de Coignies, Mons dans les paroisses de Sainte Marie du Mont et de Brucheville, obtenus directement du Roi par la sixième partie du " Sieu de Haubert " (?). Il avait hérité de ces deux fiefs par ses ancêtres. Il tenait également le fief de Huberville dans les paroisses de Huberville et de St Germain de Tournebu, par sa femme, Guillemette du Hommet, soeur de Jean du Hommet, chevalier, Seigneur de la Varanquerie ; il acquit en 1365, le fief et la vavassorerie du Buisson à Sainte Marie du Mont, avec un moulin à eau dans la paroisse voisine de Brucheville.
(5) idem, folio 55, et Seq.
Jean Fortescu du Buisson vivait en 1403 comme le prouve ce certificat ; -- "Je Jehan Fortefcu efcuier Seigneur du fieu de Pictot affiz a Franquetot es paroiffes de Quetreville et de Coignies, tefmoigne et certiffie que Jehan Anquetil fut mon prevoft en dit fieu en l'an mil ccciij xx et six (1366). Tefmoing mon fcel cy mis le x jour de Septembre l'an mil cccc et trois." (6)
(6) Cabinet des Titres, Bib.Imp.Paris, Dossier " Fortescu ".
Le nom de Anquetil est trouvé fréquemment dans le chartrier de Richard Fortescu; le titre entier de ce document est comme suit : -- "Ceft le Chartrier ou font les rentes de richart Fortefcu efcuier Seignour du Buiffon, et les tenans du dit fieu en la maniere qui enfuit fait et ordonne."
p 473
Les locataires sont nombreux, et les propriétés qui sont données en acres, verges et percques (?) sont petites en général.
Ce Richard succéda à son père, et dût vivre assez âgé, étant toujours en vie en 1464.
Nous trouverons le chartrier imprimé dans son intégralité à la fin de ce volume et des extraits de certaines parties donneront au lecteur une idée de l'apparence du manuscrit.
Les descendants de Richard Fortescu tenaient toujours le fief du Buisson en 1540. Cette année, Guillaume Fortescu, Sieur du Buisson est enregistré comme bienfaiteur de l'église paroissiale de Sainte Marie du Mont.
J'ai issu ce qui précède des " Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie " (1) qui traite également de cette paroisse comme suit: " Aux environs de 1380, aux côtés des Aux Espaules, les trois principales familles de la paroisse de Sainte Marie du Mont furent les Osber, les Fortescu et les Beaugendre. Ces trois maisons nobles, ensembles avec les seigneurs du lieu (Aux Espaules) s'unirent pour la construction de la tour de l'église paroissiale."
(1) Publié annuellement à Caen depuis 1824. La même revue raconte également l'histoire des Fortescu et de Guillaume le Conquérant.
Les vieilles gens de la paroisse disent que les Fortescu (qui vivaient dans le hameau appelé Poupeville) contribuèrent également plus tard à l'érection du clocher.
Leur caveau de famille se trouve dans le transept sud au côté de celui des Beaugendre. Sur la pierre tombale qui le recouvre, sont inscrits les mots : " Cy GiSt Noble Demoiselle Catherine ForteScu ". Son cercueil en bois échappa aux profanations à la révolution et peut-être toujours vu à sa place originelle dans le caveau.
Les armes des Fortescu, gravées dans la pierre, furent sur l'un des angles de la tour jusqu'à cette époque de destruction. (2)
(2) St Allais, Nobiliaire Universel.
Les armes de Richard Fortescu de Sainte Marie du Mont sont décrites différemment suivant les deux sources : La première à la Bibliothèque Impériale, de 1464, avec un dessin, assigné à lui et à Tristan Fortescu du Mesnil-Angot, une seule bande azur, sur un fond argent, ressemblant ainsi au blason anglais. L'autre se trouve sur le manuscrit de Cotton sans date, avec la description plus habituelle : " trois bandes azur sur fond argent ". (3)
(3) Extraits des actes sur papier vélin. Bib.Imp. et Cotton MS Tiberius, " Armorial de Normandie ".
Dans la première partie du XV° siècle, Mariette de Fortescu, de Sainte Marie du Mont, épousa Charles de Beaugendre de la même paroisse. (4)
(4) Ogilvy, Nobiliaire de Normandie, 120.
p 474
"Fortefcu (Jean) Seigneur de la Guichardiere avou a tenir en foy et hommage fimple de noble homme Jacques le veneur ecuyer Seigneur de la Boiffoniere et de Mirmonde, a caufe de fa feigneurie de Mirmonde, un fief affis au dit Mermonde, avec tout ce qui en dependoit par acte paffé le 13e Septembre, 1469, delivrée vers la fin par vetufté. Arch. du Chap. d'Angers, feneft.ii. Pruns aveux tome i. fol.9." (1)
(1) Extraits des actes sur papier vélin, Bib.Imp.
Il y a plusieurs autres passages sur les Fortescu Normands traitant de personnes pour lesquelles nous ne savons comment les rattacher aux branches de la famille. Par exemple, en 1419-20, il existe un parchemin normand du 7ème Henri V (7ème année de son règne) Daté du camp de Gisors, le 4 octobre 1419 : -- "De dote conceffâ Hugonae, or Hugnetae, Fortefcu viduae, quae fuit uxor gullielmi le Taneur defuncti," Sec., &c. (2)
(2) Carte, parchemins normands, gascons, et français de la Tour de Londres; parchemins normands, vol.i. p.316.
En 1420-21, il y en a un autre : -- " De officio venandi lupos conceffo Johanni Fortefcu" (3)
(3) idem, p. 357.
Richard Fortescu, avec Thomas Duthill, est affecté le 2 décembre 1428, par les Seigneurs de Suffolk, Talbot et Scales pour passer en revue les archers montés et les hommes d'armes de William Glasdal, BailiSS d'Alençon, servant au siège d'Orlèans. Il pourrait toutefois s'agir de Sir Richard of Ermington and Ponsbourne. (4)
(4) Catalogue des Chartes au British Museum, vols i & ii.
Il existe un mandat de paiement en faveur de Messire Guillaume Fortescu, chevalier, le 8 mars 1429 à Rouen; Deux mois payés pour lui-même, trois autres hommes d'armes et douze archers montés sous le commandement du comte de Suffolk. (5)
(5) idem, ili. 3
Les armoiries des Fortescu de Normandie, bien qu'elles diffèrent de celles d'Angleterre, ...(do not vary in a greater degree than is consistent with their common origin.) (?)
Mr de Magny les décrit ainsi :-- "La maifon de Fortefcu en Normandie porte de toute ancienneté un Champ d'Argent, a trois bandes d'azur : Timbre, Cafque de Chevalier a l'antique, furmonté d'une Couronne fleuronnée de Trephles; Crie d'armes, et de nom comme Chevalier, Porte-guidon, ou Banneret, "Fortefcu"; L'efcu echanchré a dextre."
L'écu est en général " Argent avec trois bandes d'azur ", et c'est la forme du plus ancien blason des Fortescu, Normands ou Anglais, connu par l'auteur; l'un attaché à un acte de 1363, déja mentionné, traitant de Jehan Fortescu et Rogier Avernoy. En dessous de l'écu est inscrit : -- "Fortefcu efcuyer, Seigneur du dit lieu, Chefne, du Tailles, Beauregard, Launay, Comté de Caen, Election de Bayeux." (6)
(6) Voir p.456, et l'appendice de ce chapitre; voir aussi les extraits des actes sur papier vélin, Bib. Imp.; manuscrit de Cotton; Tiberius; Armorial de Normandie; Nobiliaire de Normandie, 1688, perfectionné par Dubuisson.
Le chevalier Guillaume Fortescu, tué à Azincourt, portait les mêmes armes.
p 475
(1) Armorial Général de Normandie, Caen; Cabinet des Titres, Bib. Imp. 388, f.93; et Nobiliaire Universel de la France, Saint Allais, Paris 1815, vol. vi. p.99.
Une bien plus grande différence avec le blason original apparait dans la même famille en 1666 -- dans le Nobiliaire de Mr de Saint Allais, quand, " Fortescu Ecuyer, Sieur du dit lieu, des Chesnes, du Taillis, de Beauregard, de Launay," &c., maintenu noble cette année-là, enregistre ses armes comme " trois bandes de gueules sur un fond argent ".
Une autre variation est celle déjà remarquée dans le cas de Richard Fortescu de Sainte Marie du Mont, et Tristain Fortescu du Mesnil-Angot, qui, en l'occurence prirent une simple et large bande azur sur un fond argent à la place des trois bandes étroites.
L'écart entre certains de ces blasons et l'anglais n'est pas plus important que celui existant entre l'un d'eux et les autres. La bande centrale est plus large et dentelée ou engrêlée, ayant perdu cette caractéristique originelle de simplicité; les bandes latérales sont contractées en filets ou cotises et ces dernières colorées en or.
C'était par des différences de cet ordre que les frères ou les descendants des frères, avaient pris l'habitude de se distinguer de leurs proches. (2)
(2) Boutell's Heraldry, 1864, p.175.
Il est approprié de noter que, bien que les armoiries portées par les Fortescu français soient toutes d'aspect plus ancien que celles normalement portées en Angleterre, il existe des traces d'une forme plus simple ayant existé dans ce pays. Les armes de Fortescue de Preston ou Pruteston maintenant éteintes, étaient une bande coticée mais non engrêlée, et le blason d'un Fortescue, d'une maison non identifiée, apparait dans la collection de manuscrits du XVII° siècle, comme " une bande entre deux bandelettes azur "; et dans le " General Armoury", de Burke, nous trouvons " Fortescue, azur une bande cotisée argent ". Ceci sans référence à la branche qui portait ainsi ce blason.
Il est probable que des relations entre des personnes de la famille, des deux côtés de la Manche n'étaient pas rares. D'abord, à l'époque où les Rois d'Angleterre étaient également Ducs de Normandie, allant jusqu'au règne du Roi John en 1204, une période d'environ 140 ans passée la conquête; et par la suite dans les guerres avec la France au milieu du XIII° siècle, et la conquête de la Normandie par Edouard III (1346), approchant de la date des plus anciennes armoiries de Fortescu français que nous connaissions (1363); puis les branches anglaises et françaises auraient pu aisément se rencontrer lors des croisades puisqu'à ce que nous savons certains membres des deux pays ont fait ces expéditions.
Le remarquable sceau qui figure à la page 172 de ce livre de famille et qui ne peut signifier difficilement autre chose qu'un inter-mariage entre un Fortescu français et une fille Fortescue d'Angleterre, pareillement à des échanges de relations entre les deux lignées largement séparées.
p 476
1) voir le certificat dans l'appendice.
Nous trouvons un exemple où un Fortescu pris un blason bien différent du reste de la famille : --
"Bureau de Saint Lo. Charles de Fortefcu efcuier Sieur de Langlé. D'or, a une epee de fable en pal et fur trois ecuffons d'argent brochant fur le tout" (2)
(2) Bibliothèque Impériale, Paris, Armorial Général de Normandie, Caen; Cabinet des Titres, vol.388, fol.93.
Mr de Magny commente cela : " Dans certaines peintures murales du XV° siècle (il n'indique pas où elles peuvent être vues), l'écu des Fortescu est montré avec une entaille dans le chef dextre " (en haut, à droite); cela était sensé permettre à la lance de s'appuyer au travers quand elle était au repos. (3)
(3) Boutell's Heraldry.
L'écusson n'était pas toujours le même. Mr de Magny le décrit comme un " heaume de chevalier couronné et entrelacé de trèfle " mais les sceaux normands que j'ai pu voir ont pour écusson un dogue, ou cela peut être une tête de lion (4) entre deux ailes.
(4) De Belleval, Azincourt, armes de Guillaume Fortescu, p.193.
Sur quelques morceaux de sceaux à la Bibliothèque Impériale, des empreintes sont visibles représentant d'autres écussons, différents des deux premiers.
Les gravures de 1403 et 1429 ici représentées, sont des exemples, le premier de l'écusson le plus commun et l'autre d'une variante imparfaite du premier. Les deux sont issues de la collection Clairembault à Paris.
En Angleterre, l'écusson, à partir du premier qui ait été trouvé, tôt dans le XVI° siècle, jusqu'à l'époque actuelle, est resté invariablement un tigre héraldique (an heraldic tiger passant ?); le seul détail différent (qui s'est trouvé être une addition au dessin original), quelque part au siècle dernier (XVIII°), est d'un petit écu dans la patte du tigre, enregistré notamment par le Comte Fortescue et le Comte de Clermont, et toujours utilisé par leurs descendants.
La devise appartient au genre techniquement appelé "canting" (?) comme étant un jeu de mots basé sur le surnom. Nous ne savons ni quand ni par quel membre de la famille elle fut en premier utilisée; il est même probable qu'elle fut adoptée avant le début du XVI° siècle.
p 477
(1) Westcote's Devonshire; Exeter, 1845, p.394.
Il doit être rappelé, que dans la période d'origine, la devise, comme on l'appelle aussi en France " le Cri d'Armes ", n'était pas constamment le même de père en fils, et chacun choisissait ce qu'il lui plaisait. Les héraldistes ne prenaient que peu d'importance à la devise. Elle n'est même pas mentionnée une seule fois dans toutes les " Visitations " (?) que j'ai examiné; bien qu'elles contiennent vraiment beaucoup d'armoiries.
Sir Adrian utilisait occasionnellement les mots " Loyall PenSe "; et son fils Thomas plaçait " A Virtute Orta Occidunt Rarius " sur ses armoiries.
Les familles françaises, d'après Mr de Magny, Utilisaient les mots de leur nom FORT ECU comme devise.
APPENDICE AU CHAPITRE XVI.
A.
Courois Notaire à Saint-Jean de Daye, Chef-lieu de Canton (Manche).
Au très honorable Lord de Fortefcu.
"Comme notaire de la famille de Fortefcu j'ai l'honneur d'expofer au très honorable Lord de Fortefcu, ce qui fuit.
Georges de Fortefcu, né à Graignes, canton de St. Jean de Daye le 4 Juillet, 1790, fils de Georges François de fortefcu ecuyer, eft parti de Graignes a l'âge de 20 ans pour le fervice militaire.
C'était au moment des guerres du premier empire. Depuis cette époque fa famille très inquiète n'avait pas reçu de fes nouvelles, lorsque l'année dernière une perfonne étrangère eft venue prendre des renfeignements fur la famille de Fortefcu, et a révélé le décès à Londres d'un de Fortefcu que l'on fupposait être né en Normandie.
Cette révélation a néceffairement fait fupposer que ce de Fortefcu pourrait bien être Georges.
Ce qui ajoute au raifonnement de cette fuppofition, c'eft que comme je l'ai déjà dit, Georges de Fortefcu faifait fon fervice lors du paffage de l'Empereur Napoléon premier en Angleterre. Si Georges de Fortefcu n'eft pas mort, fa famille ferait exceffivement heureuse de connaître fon exiftence et de pourvoir fe rappeller à fes fouvenirs.
Si, au contraire, il eft décédé, il eft important pour elle de favoir à quoi s'en tenir fur fa fucceffion.
J'ai penfé, très honorable Lord, que par vos hautes et importantes fonctions, vous pourriez rendre...
p 478
....un eminent fervice à la famille de Fortefcu en lui faifant découvrir à Londres Georges de Fortefcu ou en lui faifant connaître fa fucceffion dans le cas de décès.
Je m'adreffe à vous avec d'autant plus de confiance, que la Famille de Fortefcu eft l'une des plus nobles et des plus anciennes de la Normandie; je dirai même que vos ancêtre doivent être nés en cette province qu'ils ont du quitter lors de la conquète de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant (vers l'an 1060).
J'ajouterai que l'an dernier auffi, l'un de vos régiffeurs eft venu dans notre pays pour rechercher fi la famille de Fortefcu était bien la vôtre, il dit que fi cette Famille avait befoin de vos fervices vous vous emprefferiez de les leur rendre.
Auffi, très honorable Lord, je compte fur votre extrème bienveillance et votre haute influence pour bien vouloir faire en forte que la Famille de Fortefcu fache à quoi s'en tenir, foit fur l'existence foit fur le décès de Georges de Fortefcu.
J'ai l'honneur d'être, avec le plus profond refpect,
Très honorable Lord, votre très humble ferviteur,
Courois,
Notaire a St. Jean de Daye, arrondiffement de St.Lo,
Département de la Manche, Normandie, France (1)
(1) Cette lettre n'est pas datée. Elle fut adressée au domicile du très Honorable Chichester Fortescue dans la première semaine de novembre 1867, mais était évidemment destinée à Lord Clermont, pour qui Mr Ogilvy, considéré comme régisseur, fit son séjour en Normandie.
B.
" Es Affizes d'Evreux tenues par nous Pierres Duval, lieutenant general de noble homme Robert de Floques efcuier confillier du roy notre feigneur et fon baillidu dit lieu d'Evreux le Samedi tiers jour de Novembre continues du Lundi xxix jour d'Octobre precedent premier jour des dits affifes l'an mil cccc et cinquante trois, fe comparu Girault de Monteniral, fergeant du roy, notre feigneur en la fergeufe de a Bonneville, difant que pieca (2) Jehan Gendon, viconte du dit lieu d'Evreux lui avoit baillit a cueillir 1. livres T. venir tuis au prouffit du roy, notre dit feigneur ceft affavoir trente folz Tournois en quoy Richart Fortefcu, efcuier, avoit efte mis en amende vers Jehan du Bufc femblablement efcuier, et vingt folz Tournois en quoy Thomas Chaunceller avoit pareillement efte mis en amende vers meffire Thomas Guillotin preftre, et guillem du Mefnil, icelles amendes par nous tauxees pour les termes de Touffaints iiije li. et affencion cccclij. Des quelles amendes le dit fergent navoit peu aucun chofe avoir ne recouvrer combien que de ce il euft fait tout devoir et diligence parce que le dit Fortefcu et chanceller eftoient abfens et hors du pais de Normandie et navoient aucuns biens meubles ou heritaiges fur quoy le roy, notre dit feigneur peuft eftre paie. Et ne autmoins le dit vicomte voullu contraindre le dit fergeant icelles fommes paier requeroit fur ce provifion de juftice et que de ce que dit eft information feuft fait a tel fin que de raifon pour que non euffions fait venir devant nous Jehan de Vienne, Laurence Coulle, Colin Note, Nicolas le Charier, Jehan Langlois, et plufieurs autres congnoiffants les dits Fortefcu et Chanceller eftoient abfens et hors du pais et navoient aucuns biens meubles ne heritaiges au dit pays de Normandie ne ailleurs dont ilz euffent congnoiffance, et mefures ...
(2) Ainsi dans le manuscrit.
p 479
C.
La liste des actes appartenant à la Bibliothèque Impériale, à Paris, qui traitent des Fortescu de Normandie, communiquée par Mr Léopold Delisle en octobre 1879 :
Dépouillement des 31 pièces qui composent le doffier Fortefcu du Cabinet de titres.
1. No. du doffier 27,126.
2. 1363. Vente faite a Jehan Fortefcu efcuier par Rogier Auvernoy de Marchefieux.
3. 1366. Montre de Jehan Fortefcu.
4. 1366. 9 Juin. Quittance de Jehan Fortefcu.
5. 1379. 29 Jan. Quittance de Jehan Fortefcu.
6. 1400. 28 Nov. Quittance de Jehan Fortefcu, capitaine du Pont d'Ouve.
7. 1379. 18 Mar. Revue de Jehan Fortefcu.
8. 1388. 18 Mar. Quittance de Jehan Fortefcu.
9. 1398. 7 Oct. Ordre des tréforiers du roi de payer les gages de Jehan Fortefcu.
10. 1399. 23 Jan. Quittance de Jehan Fortefcu.
11. 1403. 10 Sept. Quittance de Jehan Fortefcu.
12. 1403. 2 Fév. Quittance de Guill. Fortefcu, fils de feu Jehan Fortefcu.
13. 1404. 6 Juin. Quittance de Guillaume Fortefcu.
14. 1420. 30 Avril. Mandement des gens des comptes relatif à l'hommaige que Jehan Fortefcu avait fait au roi (d'Angleterre).
15. 1424. 4 Juill. Acte rédigé au nom de Jehan Fortefcu, efcuier, garde du fcel des obligations de la Viconté de Cherbourg.
16. 1429. 3 Avril. Quittance de Jehan Fortefcu capitaine de 4 lances, &c.
17. 1429. 1 Sept. Acte rédigé au nom de Jehan Fortefcu chevalier garde du fcel des obligations de la Viconté de Valognes.
18. 1430. 4 Fév. Acte rédigé au nom du même.
19. 1432. 30 Avril. Acte rédigé au nom du même.
20. 1432. 2 Nov. Acte rédigé au nom du même.
21. 1436. 18 Août. Acte rédigé au nom du même.
22. 1437. 6 Juill. Acte rédigé au nom de Jehan Fortefcu chevalier.
23. 1443. 10 Juill. Acte rédigé au nom de Jehan Fortefcu chevalier.
24. 1446. 23 Juin. Acte rédigé au nom de Jehan Fortefcu chevalier.
25. 1446. 30 Juin. Acte rédigé au nom de Jehan Fortefcu chevalier.
26. 1447. 30 Sept. Acte rédigé au nom de Jehan Fortefcu chevalier.
27. 1448. 2 Janv. Acte rédigé au nom de Jehan Fortefcu chevalier.
1) L'original se trouve au Cabinet des Titres, Paris, Dossier " Fortescu ".
p 480
29. 1453. 3 Nov. Acte mentionnant une amende encourue par Richart Fortefcu, efcuier, de baillage d'Evreux.
30. 1509. 31 Oct. Acte mentionnant Nicolas Fortefcu, efcuier, Seigneur de la Vieille Court de la parroiffe du Mefnil Angot.
31. 1513. 4 Nov. Acte mentionnant le même.
Volume 48 des Titres Scellés de Clairembault.
P.3620. 1380. 1 Juillet. Revue de Jehan Fortefcue à Carentan.
P.3621. 1380. 18 Juill. Quittance du même.
P.3622. 1380. 1 Fév. Revue du même.
P. ..''.. 1385. 1 Nov. Revue du même.
P.3623. 1380. 23 Août. Quittance du même.
P. ..''.. 1380. 25 Oct. Quittance du même.
P. ..''.. 1380. 28 Dec. Quittance du même.
P. ..''.. 1388. 20 Juin. Quittance du même.
P. 3624. 1415 22 Juill. Montre de Guillaume Fortefcu à Valognes.
P. 3625. 1388. 20 Sept. Quittance de Jehan Fortefcu.
P. ..''.. 1388. 5 Sept. Quittance de Jehan Fortefcu.
P. ..''.. 1419. 31 Mai. Quittance de Pierre Fortefcu.
Volume 76 des Titres Scellés de Clairembault.
P. 5978. 1420. 24 Août. Montre dans laquelle figure Pierre de Fortefcu efcuier.
Volume 102 des Titres Scellés de Clairembault.
P. 7926. 1415. 2 Sept. Revue dans laquelle figure Jehan Fortefcu, efcuier.
D.
Acte de vente fait par Rogier Avernoy de Marchesieux
à Jehan Fortescu, Escuyer, 1363.
"A toutz ceulx qui ces lettres verront, ou arront Eftienne de Senechars(?) garde du scel des oblications de la viconté de Sainct-Sauveur -Lendelin falut. Sachent toutz que par devant Jehan Audeney clerc, tabellion juré et eftabli quand ad ce fut préfent Rogier Avernoy de la Paroiffe de Marchesieux qui recognut de sa bonne volentez quil avoit vendu quittié et deleffié à fin de héritaige de Jehan Fortefcu, efcuier un cappon danuel rente au terme de Noël a prendre et a avoir par la main dudit Rogier et de fes hoirs et offre pour ce juftice fur toutz fes biens meubles en quelconque lieu q'eulx foient par le fergeant Royal ou fans Fergeant par voie d'excécucion (mots rongés) dit Rogier en ait fait courvée et affiéte aillours en lieu fouffiefant fanz nul déchié laquelle courvée ledit efcuier fera (mots rongés). Et fut faicte cefte vente pour un flourin d'or (auchat?) quatre deniers Ledit Rogier Fuivant ce qui a efté dit....*
( Bib. Nat. Paris, dossier " Fortescu ", N° 2 ).
Appendice
Parmis ceux-ci, cinq sont des magistrats de Comté, deux sont des ecclésiastiques et un procureur. La liste de toutes les autres professions et commerces ne contient pas le nom. Pas plus que la trés longue liste des plus de 2800 fermiers. Si nous nous tournons vers l'annuaire postal de Londres (probablement le plus grand rassemblement de patronymes contenus dans un seul recueil et supposé être un juste échantillon de la répartition des noms de familles de l'ensemble du Royaume.
De son édition de 1878 seront issus neuf inscriptions dans la catégorie "Court " (administration judiciaire), alors que la rubrique "Commerce" cite le nom par sept fois. Les lecteurs de ce document auront remarqué plusieurs différences dans la façon d'orthographier le nom; J'ai remarqué en reproduisant toutes ces variations dans la liste ci-après, que certaines d'entre-elles se différencient également dans leur prononciation.
La forme originale de FORT - ESCU, commune aux familles normandes et anglaises jusqu'à la fin du XVI° siècle, s'est modifiée en se réduisant, s'allongeant ou se transformant tel :
Fortefcue
Fortefque
Fortefkue
Fortefkewe
Fortefquiew
Fortefkew
Fortefcugh
Fortefcut
Forkefkewe
Forfkew
Forefcu
Fofcue
Fofcu
Fofkew
Fafkie
J'ai rencontré toutes ces variations dans les livres imprimés; le dernier dans le "journal de Nichol's" édité par le "Bannatyne Club" en 1836, la personne concernée étant Sir Faithful Fortescue, alors avec Charles II en Ecosse.